Actualités en Droit Social

Des propos sexistes et racistes constituent une faute d’une gravité suffisante pour licencier un salarié protégé

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Des propos sexistes et racistes constituent une faute d’une gravité suffisante pour licencier un salarié protégé.

C’est ce que vient de juger le Conseil d’Etat dans une affaire concernant une demande d’autorisation d’un salarié protégé appartenant à un club de vacances (CE, 7 octobre 2022, n°450492).

Cela n’allait manifestement pas de soi.

L’inspection du travail avait, en effet, dans un premier temps, refusé la demande d’autorisation, acceptée ensuite par le Ministère du travail dans le cadre d’un recours hiérarchique avant d’être annulée par le Tribunal administratif, annulation confirmée par la Cour d’administrative d’appel.

Cette dernière avait considéré que le salarié protégé en question avait tenu des propos « brutaux ou maladroits », « déplacés et sexistes » présentant un caractère blessant pour leurs destinataires. Pour autant, selon les juges du fond, de tels propos ne pouvaient constituer une faute d’une gravité suffisante pour justifier un licenciement.

Pour arriver à un tel raisonnement, la Cour d’appel avait considéré qu’il s’agissait simplement de « propos triviaux ». Elle avait également pris en considération le fait que le salarié protégé en cause ne présentait aucun antécédent disciplinaire et qu’il existait des tensions avec son employeur.

Le Conseil d’Etat a censuré ce raisonnement en jugeant que :

« En statuant ainsi, alors qu’il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que les propos tenus par M. B… visaient systématiquement et de manière répétée des salariées ayant pour point commun d’être des femmes, supposément d’origine magrébine et de confession musulmane, qui, au surplus, se trouvaient sous sa responsabilité, et ne pouvaient, dès lors qu’ils revêtent un caractère raciste pour certains, et sexiste pour d’autres, être réduits à des propos triviaux, la cour, en estimant qu’ils ne constituaient pas une faute d’une gravité suffisante de nature à justifier son licenciement, en prenant en compte l’existence de tensions entre M. B… et son employeur et l’absence d’antécédents disciplinaires de ce salarié protégé, a inexactement qualifié les faits qui lui étaient soumis. Il résulte de ce qui précède, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens du pourvoi, que la société Club M. est fondée à demander l’annulation de l’arrêt du 19 janvier 2021 de la cour administrative d’appel de Paris qu’elle attaque »

https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2022-10-07/450492

 

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Renvoi d’une QPC portant sur la protection des salariés membres des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles instituées par voie d’accord

L’article L.2234-3 du Code du travail dispose que : « Les accords instituant des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles fixent, en faveur des salariés participant aux négociations, de même qu’aux réunions des commissions paritaires, les modalités d’exercice du droit de s’absenter, de la compensation des pertes de salaires ou du maintien de

Lire la suite
Actualités en droit social

Incompatibilité entre exercice d’un mandat de gérant de SARL et d’un mandat de délégué syndical central au sein d’une UES

Dans un arrêt rendu le 19 novembre 2025 (n°24-16.430), la Cour de cassation a jugé que le gérant d’une SARL faisant partie d’une Unité Economique et Sociale (« UES) », titulaire par ailleurs pour des fonctions techniques d’un contrat de travail dans une autre société appartenant à la même UES, ne remplissait

Lire la suite
Actualités en droit social

Report de l’entretien préalable pour raison médicale : la Cour de cassation sécurise l’initiative de l’employeur

Il résulte des dispositions de l’article L. 1332-2 du Code du travail que lorsqu’il envisage de prononcer une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement, l’employeur est tenu de convoquer le salarié à un entretien préalable. À compter de la date fixée pour cet entretien, il dispose ensuite d’un délai d’un

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités