Actualités en Droit Social

Renvoi d’une QPC portant sur la protection des salariés membres des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles instituées par voie d’accord

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

L’article L.2234-3 du Code du travail dispose que :

« Les accords instituant des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles fixent, en faveur des salariés participant aux négociations, de même qu’aux réunions des commissions paritaires, les modalités d’exercice du droit de s’absenter, de la compensation des pertes de salaires ou du maintien de ceux-ci, ainsi que de l’indemnisation des frais de déplacement.

Ces accords déterminent également les modalités de protection contre le licenciement des salariés membres de ces commissions et les conditions dans lesquelles ils bénéficient de la protection prévue par les dispositions du livre IV relatif aux salariés protégés. »

Sur le fondement de cet article et du principe de faveur, la jurisprudence interprétait de manière constante que le législateur avait entendu accorder aux salariés membres des commissions paritaires professionnelles créées par accord collectif la protection prévue par l’article L. 2411-3 du Code du travail pour les délégués syndicaux en cas de licenciement même en l’absence de prévision dans l’accord instituant la commission (Cass. soc., 1er février 2017, n°15-24.310).

Dans les faits d’espèce ayant donné lieu à une décision de la Cour de cassation du 19 novembre dernier (Cass. soc., 19 novembre 2025, n°25-14.582), un salarié membre de la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) de la branche des industries chimiques et connexes avait été licencié pour trouble objectif au bon fonctionnement de l’entreprise, sans que l’employeur ne soumette de demande d’autorisation de licenciement à l’inspection du travail.

Le salarié a contesté son licenciement et sollicité sa réintégration en se fondant sur la jurisprudence précitée qui lui accorde une protection contre le licenciement même en l’absence de disposition expresse dans l’accord.

Soutenant que la jurisprudence de la Cour de cassation porte atteinte à la liberté d’entreprendre et à la liberté contractuelle garantie par l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, l’employeur a formulé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

La Cour de cassation, dans sa décision du 19 novembre 2025 (Cass. soc., 19 novembre 2025, n°25-14.582), a considéré que les conditions d’application de la QPC étaient réunies et a renvoyé la question au Conseil constitutionnel, après avoir considéré que « Tout justiciable a le droit de contester la constitutionnalité de la portée effective qu’une interprétation jurisprudentielle constante confère à une disposition législative, sous la réserve que cette jurisprudence ait été soumise à la juridiction supérieure compétente« .

Il appartient désormais au Conseil constitutionnel de se prononcer à ce sujet. A suivre donc!

https://www.courdecassation.fr/decision/691d846902bad2f30af40d0a

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Renvoi d’une QPC portant sur la protection des salariés membres des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles instituées par voie d’accord

L’article L.2234-3 du Code du travail dispose que : « Les accords instituant des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles fixent, en faveur des salariés participant aux négociations, de même qu’aux réunions des commissions paritaires, les modalités d’exercice du droit de s’absenter, de la compensation des pertes de salaires ou du maintien de

Lire la suite
Actualités en droit social

Incompatibilité entre exercice d’un mandat de gérant de SARL et d’un mandat de délégué syndical central au sein d’une UES

Dans un arrêt rendu le 19 novembre 2025 (n°24-16.430), la Cour de cassation a jugé que le gérant d’une SARL faisant partie d’une Unité Economique et Sociale (« UES) », titulaire par ailleurs pour des fonctions techniques d’un contrat de travail dans une autre société appartenant à la même UES, ne remplissait

Lire la suite
Actualités en droit social

Report de l’entretien préalable pour raison médicale : la Cour de cassation sécurise l’initiative de l’employeur

Il résulte des dispositions de l’article L. 1332-2 du Code du travail que lorsqu’il envisage de prononcer une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement, l’employeur est tenu de convoquer le salarié à un entretien préalable. À compter de la date fixée pour cet entretien, il dispose ensuite d’un délai d’un

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités