Actualités en Droit Social

Attention au décompte des heures supplémentaires en présence d’un logiciel de pointage informatique

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

En principe, relève de l’exercice du pouvoir de direction de l’employeur la décision de recourir aux heures supplémentaires. Aussi, et sauf si le salarié démontre notamment que la réalisation d’heures supplémentaires était rendue nécessaire par les tâches à accomplir, seules les heures supplémentaires réalisées à la demande de l’employeur ou pour son compte ou, à tout le moins, avec son accord implicite, ouvrent droit à rémunération.

 

La Cour de cassation, dans un arrêt non publié mais dont la portée n’est pas à négliger, a précisé sa position lorsque les heures de travail réalisées par le salarié sont comptabilisées par un système de pointage informatique.

 

En l’espèce, un salarié percevait une rémunération mensuelle de base horaire de 38 heures par semaine et une indemnité de fonction forfaitaire « heures supplémentaires incluses déterminées sur une moyenne hebdomadaire de 41 heures 50 ».

 

Le salarié avait sollicité le règlement d’heures supplémentaires réalisées au-delà de ce forfait. La cour d’appel avait fait droit à sa demande.

 

Devant la Cour la cassation, l’employeur faisait valoir que la circonstance que le salarié n’avait pas, avant l’accomplissement d’heures supplémentaires, sollicité ou obtenu son autorisation expresse dans les formes et selon les modalités prévues par les procédures applicables, le privait de la faculté de se prévaloir de son accord tacite à l’accomplissement desdites heures.

 

La Cour de cassation rejette l’argumentation de l’employeur considérant que :

 

–         le salarié produisait les relevés de pointage des heures supplémentaires effectuées au-delà de 41,5 heures par semaine, telles qu’enregistrées dans le logiciel informatique mis à disposition par l’employeur,

–         l’employeur était donc informé des heures de travail effectuées par le salarié,

–         dès lors, peut important l’absence d’autorisation préalable, la cour d’appel avait à bon droit déduit l’existence d’un accord au moins implicite de l’employeur à la réalisation de ces heures supplémentaires.

 

Autrement dit, selon la Cour de cassation, les heures supplémentaires comptabilisées par pointage informatique sont au moins implicitement autorisées par l’employeur.

 

Cette décision confirme la nécessite pour les entreprises d’opérer un contrôle effectif des heures de travail réalisées par leur salarié.

  

Cass. soc. 8 juillet 2020, n° 18-23.366

https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000042128361&fastReqId=1906190843&fastPos=1

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Licenciement verbal

La Cour de cassation rappelle une nouvelle fois, dans un arrêt du 11 juin dernier, qu’un employeur, qui manifeste sa volonté irrévocable de rompre le contrat de travail d’un salarié avant l’envoi de la lettre de licenciement, procède à un licenciement verbal qui est nécessairement sans cause réelle et sérieuse

Lire la suite
Actualités en droit social

Procédure d’infraction : la France épinglée par la Commission européenne sur le droit au congé annuel en cas de maladie

Bruxelles – 18 juin 2025 : La Commission européenne a décidé d’ouvrir une procédure d’infraction contre la France pour manquement aux obligations découlant du droit de l’Union, en matière de temps de travail. Le manquement visé concerne spécifiquement le droit des travailleurs malades pendant leurs congés payés. Le grief :

Lire la suite
Actualités en droit social

Les courriels émis ou reçus par le salarié grâce à sa messagerie professionnelle sont des données à caractère personnel au sens de l’article 4 du RGPD

Par un arrêt du 18 juin 2025 (23-19.022), le Cour de cassation a jugé qu’un salarié pouvait demander à son employeur l’accès à ses courriels professionnels, ceux-ci étant considérés comme des données à caractère personnel au sens de l’article 4 du RGPD.   Au cas d’espèce, un salarié engagé en

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités