Actualités en Droit Social

La Cour de cassation fait une nouvelle application du barème Macron

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

En vigueur depuis le 23 septembre 2017, le barème Macron détermine, en fonction de l’ancienneté du salarié et de la taille de l’entreprise, l’indemnité maximale qui peut être accordé au salarié lorsque son licenciement est jugé dépourvu de cause réelle et sérieuse.

 

Rapidement, son application avait été contestée par certaines juridictions du fond, qui avaient refusé de l’appliquer au motif qu’il ne permettrait pas, dans certaines circonstances, une réparation adéquate du préjudice subi par le salarié. Les décisions étaient systématiquement rendues au visa de textes internationaux, et particulièrement la convention 158 de l’OIT et la charte sociale européenne.

 

Au terme d’un arrêt rendu le 11 mai 2022, la Cour de cassation a validé le barème, considérant que ces dispositions n’avaient pas d’effet direct en droit interne, et que le Code du travail permettait raisonnablement l’indemnisation de la perte injustifiée d’emploi.

 

L’on pensait donc le débat clos.

 

La validité du barème a néanmoins continué à être contestée devant les juges du fond, les Conseils de salariés se prévalant de deux décisions rendues par le Comité européen des droits sociaux en septembre et novembre 2022 ayant retenu que les plafonds fixés par le barème n’étaient pas suffisamment élevés pour réparer le préjudice subi par le salarié et dissuader l’employeur de prononcer un licenciement qu’il savait injustifié.

 

La Cour de cassation n’a manifestement pas entendu tenir compte de ces décisions (qui n’ont d’ailleurs aucun caractère contraignant en droit français) et a réaffirmé, le 1er février dernier, l’applicabilité du barème fixé à l’article L. 1235-3 du Code du travail :

 

« Vu l’article L. 1235-3 du code du travail, dans sa rédaction issue de la loi n° 2018-217 du 29 mars 2018 :

8. Il résulte de ce texte que si le salarié est licencié pour une cause qui n’est pas réelle et sérieuse et qu’il n’existe pas de possibilité de réintégration, le juge octroie au salarié une indemnité à la charge de l’employeur dont le montant est compris entre des montants minimaux et maximaux variant en fonction du montant du salaire mensuel et de l’ancienneté exprimée en années complètes du salarié.

9. Pour condamner la société à payer à la salariée la somme de 26 562 euros à titre de dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, l’arrêt, après avoir constaté que la salariée avait presque six ans d’ancienneté et avait perçu en 2018 un salaire annuel de 28 262 euros, retient qu’elle n’a pas retrouvé d’emploi, que son indemnité Pôle emploi va bientôt s’arrêter alors que sa fille étudiante est toujours à sa charge fiscalement et qu’elle n’a bénéficié d’aucune formation au sein de la société.

10. En statuant ainsi, en allouant à l’intéressée une somme représentant onze mois de salaire, alors que pour un salarié dont l’ancienneté dans l’entreprise est de cinq années complètes, le montant minimal de l’indemnité est de trois mois de salaire et le montant maximal est de six mois de salaire, la cour d’appel a violé le texte susvisé ».

https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000047096681?init=true&page=1&query=21.21011&searchField=ALL&tab_selection=all

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Matinée d’actualité spéciale – 15 mai 2024 / 9h00 – 11h00

Chère Madame, Cher Monsieur,   Nous vous proposons de nous retrouver pour une matinée d’actualité spéciale au cours de laquelle nous aborderons deux sujets majeurs pour les entreprises.   1/ Congés payés et maladie   La loi « DDADUE » qui fixe notamment de nouvelles règles d’acquisition et de report des congés payés

Lire la suite
Actualités en droit social

Signature d’un accord national interprofessionnel du 23 avril 2024 portant création d’un Compte épargne temps universel (CETU)

Plusieurs organisations syndicales de salariés sont parvenues ce mardi 23 avril 2024 à s’accorder avec l’U2P (Union des entreprises de proximité qui représente essentiellement les artisans et les commerçants) sur la création d’un compte épargne temps universel (CETU) et le sujet des reconversions professionnelles, (sans toutefois les deux autres organisations patronales,

Lire la suite
Actualités en droit social

Publication au Journal Officiel de ce jour de la loi DDADUE

La loi très attendue, portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne (DDADUE), a été publiée aujourd’hui au Journal Officiel, sans saisine préalable du Conseil Constitutionnel. Elle apporte une réponse législative aux arrêts rendus par la Cour de cassation le 13 septembre dernier qui avaient opéré un important revirement de

Lire la suite

Inscription
aux Matinées Actualités