Actualités en Droit Social

Licenciement notifié oralement après l’envoi de la lettre de licenciement mais avant la réception de cette dernière par le salarié

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Dans un arrêt du 28 septembre dernier, la Cour de cassation a été amenée à statuer à nouveau sur la question de savoir s’il y a lieu de retenir que le licenciement est verbal et par conséquent sans cause réelle et sérieuse, lorsque l’employeur informe par téléphone le salarié de cette mesure de licenciement avant que ce dernier ait reçu sa lettre de licenciement.

En l’espèce, un salarié licencié par un courrier qui lui est parvenu le 16 novembre 2016, a reçu le 15 novembre 2016 vers 17 heures 50, un appel de son employeur lui notifiant son licenciement et lui indiquant qu’il ne devait pas se présenter le lendemain.

Il en déduisait qu’il avait été licencié verbalement par téléphone et que son licenciement était sans cause réelle et sérieuse.

La Cour d’appel de Grenoble a fait droit à ses demandes, retenant qu’il avait été licencié verbalement concomitamment à l’envoi de sa lettre de licenciement.

Après avoir repris les dispositions de l’article L. 1232-6 du Code du travail selon lesquelles lorsque l’employeur décide de licencier un salarié, il lui notifie sa décision par lettre recommandée avec avis de réception, la Cour de cassation casse l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Grenoble.

Elle rappelle sa jurisprudence constante selon laquelle la rupture du contrat de travail se situe à la date où l’employeur a manifesté sa volonté d’y mettre fin, c’est-à-dire au jour de l’envoi de la lettre recommandée avec demande d’avis de réception notifiant la rupture et en déduit qu’en se déterminant ainsi sans rechercher si la lettre recommandée avec demande d’avis de réception notifiant la rupture du contrat de travail n’avait pas été expédiée au salarié avant la conversation téléphonique, de sorte que l’employeur avait déjà irrévocablement manifesté sa volonté d’y mettre fin, la cour d’appel a privé sa décision de base légale.

Un salarié ne saurait donc soutenir qu’il a été licencié verbalement lorsque sa lettre de licenciement a été envoyée avant qu’il ne soit informé de ce dernier, ce qu’avait déjà eu l’occasion de retenir la Cour de cassation à plusieurs reprises (Cass. soc. 6 mai 2009 n° 08-40.395 ; Cass. soc. 13-5-2015 n° 14-10.670).

Reste, en cas de contentieux, à pouvoir établir l’heure exacte de cet envoi, ce qui peut s’avérer délicat lorsque l’information intervient le jour même de ce dernier, les cachets de la Poste comportant bien souvent uniquement la date de remise du plis.

https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000046357213?page=1&pageSize=10&query=21-15.606&searchField=ALL&searchType=ALL&sortValue=DATE_DESC&tab_selection=juri&typePagination=DEFAULT

 

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

APLD « rebond » : le Ministère du travail publie un questions-réponses

À la suite de la publication au Journal officiel du 15 avril 2025, du décret du 14 avril 2025 précisant les modalités d’application du dispositif d’activité partielle de longue durée « rebond » (APLD-R), le Ministère du travail a mis en ligne un questions-réponses à destination des entreprises. Le questions-réponses est accessible

Lire la suite
Actualités en droit social

Santé / sécurité au travail : un allègement des obligations pour l’employeur et la médecine du travail

En application d’un décret publié au Journal officiel du 19 avril 2025, les travailleurs affectés à un poste « pouvant nécessiter une autorisation de conduite ou une habilitation électrique » sont écartés de la liste des salariés bénéficiant d’un droit à un suivi individuel renforcé par la médecine du travail. Pour rappel, ce suivi individuel renforcé

Lire la suite
Actualités en droit social

Action en discrimination, injonction de communiquer et RGPD

Par un arrêt du 9 avril 2025 (n°22-23.639), la Cour de cassation juge, pour la première fois à notre connaissance, que lorsque le juge est saisi d’une demande de communication forcée de pièces contenant des données à caractère personnel de tiers, celui ci doit procéder à un contrôle de proportionnalité

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités