Actualités en Droit Social

La Cour de cassation admet l’impossibilité de réintégration d’un salarié protégé dont les subordonnés ont exercé leur droit de retrait en raison d’agissements de harcèlement moral

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Dans un arrêt rendu le 1er décembre 2021, la Cour de cassation a jugé, sur le fondement de l’obligation de sécurité de l’employeur, que la réintégration d’une salariée protégée, dont l’autorisation de licenciement avait été annulée, était impossible dès lors que les salariés placés sous sa direction avaient exercé leur droit de retrait et dénoncé ses agissements de harcèlement moral.

En l’espèce, un employeur avait licencié une salariée protégée pour faute grave, après avoir obtenu l’autorisation de l’Inspection du travail, au motif qu’elle avait harcelé les salariés dont elle avait la responsabilité, au point que ces derniers avaient fait valoir leur droit de retrait.

La décision d’autorisation du licenciement a toutefois été annulée par décision ministérielle pour défaut de motivation.

La salariée a donc sollicité, devant le juge prud’homal, sa réintégration au sein de l’entreprise.

L’employeur faisait valoir son obligation de sécurité et l’impossibilité de cette réintégration au regard des faits reprochés à la salariée.

La Cour de cassation confirme cette position et juge, sur le fondement de l’obligation de sécurité, que :

« Ayant constaté que, tenu par son obligation de sécurité dont participe l’obligation de prévention du harcèlement moral, l’employeur ne pouvait pas réintégrer la salariée dès lors que celle-ci était la supérieure hiérarchique des autres salariés de l’entreprise, lesquels soutenaient avoir été victimes du harcèlement moral de cette dernière et avaient à ce propos exercé leur droit de retrait, de sorte qu’était caractérisée l’impossibilité de réintégration, la cour d’appel a légalement justifié sa décision. »

Cet arrêt vient donc élargir le panel de situations dans lesquelles la réintégration du salarié protégé a été jugée impossible, situations jusqu’ici limitées à des empêchements matériels tels que la disparition de l’entreprise ou sa mise en liquidation judiciaire (Cass. soc. 20 juin 2006, n°05-44.256).

Cass. soc. 1er décembre 2021, n°19-25.715 

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Une différence de traitement salariale fondée sur le lien familial constitue une mesure discriminatoire

Par un arrêt du 9 avril 2025 (Cass. soc., 9 avril 2025, n°23-14.016), la Cour a considéré qu’une différence de rémunération entre collaborateurs en raison de l’existence d’un lien familial de l’un d’entre eux avec leur employeur caractérise une discrimination.   En l’espèce, une assistante parlementaire, licenciée suivant le non

Lire la suite
Actualités en droit social

APLD « rebond » : le Ministère du travail publie un questions-réponses

À la suite de la publication au Journal officiel du 15 avril 2025, du décret du 14 avril 2025 précisant les modalités d’application du dispositif d’activité partielle de longue durée « rebond » (APLD-R), le Ministère du travail a mis en ligne un questions-réponses à destination des entreprises. Le questions-réponses est accessible

Lire la suite
Actualités en droit social

Santé / sécurité au travail : un allègement des obligations pour l’employeur et la médecine du travail

En application d’un décret publié au Journal officiel du 19 avril 2025, les travailleurs affectés à un poste « pouvant nécessiter une autorisation de conduite ou une habilitation électrique » sont écartés de la liste des salariés bénéficiant d’un droit à un suivi individuel renforcé par la médecine du travail. Pour rappel, ce suivi individuel renforcé

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités