Actualités en Droit Social

Adoption à l’unanimité de la proposition de loi visant à améliorer les droits et l’accompagnement des travailleurs confrontés au décès d’un enfant de moins de 25 ans

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

La proposition de loi « visant à améliorer les droits des travailleurs et l’accompagnement des familles après le décès d’un enfant » a été définitivement adoptée, à l’unanimité, le 26 mai 2020 par l’Assemblée nationale.

                                                                                                                            

Cette proposition de loi, qui avait initialement créé la polémique – contraignant le Président de la République à demander au Gouvernement de « faire preuve d’humanité » -, a été définitivement adoptée par l’Assemblée nationale, à mains levées, sans modification et à l’unanimité, dans la soirée de mardi 26 mai 2020. Rappelons que le Sénat avait adopté en mars dernier cette proposition de loi, lui conférant à cette occasion plus d’« épaisseur ».

                                   

La proposition de loi prévoit les mesures principales suivantes :

 

1/ Un congé global de 15 jours après le décès d’un enfant (article 1er de la proposition de loi), en augmentant de cinq à « sept jours ouvrés » le « congé pour décès » actuellement prévu par le Code du travail (art. L. 3142-4 du Code du travail) et en créant un « congé de deuil » de huit jours supplémentaires fractionnable (art. L. 3142‑1‑1) pouvant être pris dans l’année suivant le décès.

Pendant le « congé pour décès », le salarié bénéficie, comme aujourd’hui, du maintien de son salaire par son employeur. Ce maintien de salaire obéit à un régime différent pour le « congé de deuil », dans la mesure où des IJSS peuvent être versées (art. L. 331-9 du Code de la sécurité sociale), l’employeur versant donc le complément.

 

2/ Création d’une période protégée de 13 semaines après le décès (article 8 de la proposition de loi) : le salarié bénéficie d’une protection contre le licenciement pendant les 13 semaines suivant le décès de son enfant (ou de la personne à charge) de moins de 25 ans (art. L. 1225‑4‑2 du Code du travail), sauf « faute grave de l’intéressé » ou « impossibilité de maintenir ce contrat pour un motif étranger au décès de l’enfant ».

 

3/ Pas de délai de carence en cas d’arrêt maladie (article 9 de la proposition de loi) : postérieurement aux jours de congés, si ceux-ci sont suivis d’un arrêt maladie, le texte prévoit de supprimer, pour le premier arrêt de travail survenant dans les 13 semaines suivant le décès, le délai de carence de 3 jours pour percevoir les IJSS (art. L. 323-1-1 du Code de la sécurité sociale).

 

4/ Le dispositif de don de jours de repos est élargi au décès d’un enfant (article 3 de la proposition de loi) : avec l’accord de l’employeur, les salariés peuvent « renoncer anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de leurs jours de repos non pris » (5ème semaine de congés payés, RTT, etc.) « au bénéfice d’un autre salarié de l’entreprise dont l’enfant (ou personne à charge effective et permanente) de moins de 25 ans est décédé » (art. L. 1225-65-1). Le don de jours de repos peut intervenir dans l’année qui suit le décès.

 

5/ Versement par la CAF d’une nouvelle prestation familiale visant notamment à couvrir les frais d’obsèques (article 5 de la proposition de loi) : le nouvel article L. 545-1 du Code de la sécurité sociale prévoit le versement automatique d’une « allocation forfaitaire en cas de décès d’un enfant » à charge jusqu’à un « âge limite » à définir (qui pourrait être de 25 ans). Versée sans conditions de ressources, son montant sera modulé en fonction des ressources du foyer, selon un « barème défini par décret » (les travaux parlementaires évoque, hors modulation, un montant de 1.500 €).

 

Par ailleurs, les allocations familiales, qui étaient auparavant recalculées à la baisse dès le mois suivant le décès de l’enfant, vont être prolongées, pour une durée « fixée par décret » (art. L. 552-7 du CSS).

 

6/ Enfin, l’article 7 de la proposition de loi crée un dispositif « à titre expérimental » de « financement de la prise en en charge de la souffrance psychique », qui concerne parents et fratrie de l’enfant décédé. Il appartient au médecin, « après évaluation des besoins et de la situation des personnes concernées », de les « orienter vers un parcours de prise en charge comprenant des séances réalisées par des psychologues ».

 

La majorité de ces mesures entrera progressivement en vigueur entre le 1er juin et le 1er juillet prochain.

http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15t0422_texte-adopte-provisoire.pdf

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Licenciement verbal

La Cour de cassation rappelle une nouvelle fois, dans un arrêt du 11 juin dernier, qu’un employeur, qui manifeste sa volonté irrévocable de rompre le contrat de travail d’un salarié avant l’envoi de la lettre de licenciement, procède à un licenciement verbal qui est nécessairement sans cause réelle et sérieuse

Lire la suite
Actualités en droit social

Procédure d’infraction : la France épinglée par la Commission européenne sur le droit au congé annuel en cas de maladie

Bruxelles – 18 juin 2025 : La Commission européenne a décidé d’ouvrir une procédure d’infraction contre la France pour manquement aux obligations découlant du droit de l’Union, en matière de temps de travail. Le manquement visé concerne spécifiquement le droit des travailleurs malades pendant leurs congés payés. Le grief :

Lire la suite
Actualités en droit social

Les courriels émis ou reçus par le salarié grâce à sa messagerie professionnelle sont des données à caractère personnel au sens de l’article 4 du RGPD

Par un arrêt du 18 juin 2025 (23-19.022), le Cour de cassation a jugé qu’un salarié pouvait demander à son employeur l’accès à ses courriels professionnels, ceux-ci étant considérés comme des données à caractère personnel au sens de l’article 4 du RGPD.   Au cas d’espèce, un salarié engagé en

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités