Actualités en Droit Social

Alerte professionnelle et mauvaise foi : nouvelle illustration de la protection du lanceur d’alerte

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Dans un arrêt du 19 janvier 2022, la Cour de cassation fournit une nouvelle illustration de la protection du salarié en matière d’alerte professionnelle (Cass. soc., 19 janvier 2022, n° 20-10.057).

En l’espèce, un salarié expert-comptable avait alerté son employeur, société de commissaires aux comptes, sur l’existence d’un risque de conflit d’intérêt et sollicitait un échange à ce titre, à défaut de quoi il entendait en référer à la compagnie régionale des commissaires aux comptes.

Son employeur l’a licencié pour ce motif, considérant qu’il s’agissait d’une menace suite à des reproches qui avaient été fait au salarié, caractérisant une mauvaise foi de ce dernier.

Le salarié a saisi la juridiction prud’homale en contestation de ce licenciement. Au dernier état, la Cour d’appel avait reconnu la nullité du licenciement, considérant qu’il s’agissait d’une mesure de rétorsion.

La société a formé un pourvoi en soutenant que le licenciement ne pouvait être entachée de nullité dès lors que, d’une part, la protection de lanceur d’alerte ne pouvait s’appliquer que vis-à-vis d’un licenciement prononcé après la dénonciation d’infractions pénales et, d’autre part, que le signalement du salarié été empreint de mauvaise foi car intervenant après des reproches qui lui avaient été formulés.

La Cour de cassation rejette le pourvoi formé par la société et rappelle le principe selon lequel un salarié ne peut être licencié pour avoir relaté ou témoigné, de bonne foi, des faits dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions et qui seraient susceptible de caractériser une infraction pénale, mais également un manquement à une obligation déontologique légale ou règlementaire.

 

Or, la pratique dite d’auto-révision dénoncée par le salarié, conduisant un commissaire aux comptes à se prononcer ou à porter une appréciation sur des éléments résultant de prestations fournies par lui-même, est prohibée par la déontologie de la profession de sorte qu’une alerte à ce titre ouvrait droit à la protection du salarié.

En outre, la Cour de cassation rappelle que la mauvaise foi du salarié ne saurait être caractérisée par le contexte dans lequel intervient son alerte, mais uniquement par la connaissance de la fausseté des faits, ce qui n’était pas démontré en l’espèce.

  

https://www.courdecassation.fr/decision/61e7b7dda41da869de68a27b?judilibre_chambre[]=soc&previousdecisionpage=0&previousdecisionindex=6&nextdecisionpage=0&nextdecisionindex=8

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Publication de l’index égalité professionnelle

Depuis 2019 pour les entreprises de plus de 250 salariés et depuis 2020 pour celles de plus de 50 salariés, les entreprises doivent publier chaque année au 1er mars leur Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. En outre, depuis 2022, les entreprises de plus de 1000

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités