Actualités en Droit Social

Validation de l’accord collectif fixant le PSE : incompétence de l’administration pour apprécier la validité de la prorogation des mandats des représentants du personnel

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Conformément aux dispositions de l’article L.1233-61 du Code du travail, les entreprises d’au moins cinquante salariés doivent établir et mettre en œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) dès lors que le licenciement concerne au moins 10 salariés dans une même période de trente jours. Dans ces mêmes entreprises, un accord collectif peut déterminer le contenu du PSE ainsi que les modalités de consultation du comité social et économique (CSE) et de mise en œuvre des licenciements (C. trav., art. L.1233-24-1).

C’est en application de ces dispositions qu’une société, souhaitant procéder à une restructuration pour motif économique visant à supprimer 149 postes de travail, a conclu avec les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise un accord fixant le PSE.

Cet accord a été soumis à la DIRECCTE (désormais la DREETS) pour validation en application de l’article L.1233-57-1 du Code du travail et, par décision du 18 décembre 2018, l’administration l’a validé. Contestant cette décision, un syndicat a saisi le Tribunal judiciaire en vue de faire annuler cette décision. Ayant vu sa demande rejetée par les premiers juges, le syndicat se pourvoit dans la Cour administrative d’appel de Douai, laquelle prononce l’annulation de la décision de validation au motif que les mandats des membres élus au Comité d’entreprise et aux Comités d’établissement, consultés sur le projet, n’avaient pas été valablement prorogés par un accord de prorogation des mandats, de sorte que la procédure d’information et de consultation de ces instances serait irrégulière.

Le ministre du travail se pourvoit en cassation contre cet arrêt.

Par une décision du 19 juillet 2022, le Conseil d’État censure l’arrêt rendu par la Cour d’appel administrative.

Le Conseil rappelle que, en application de l’article L.1233-57-2 du Code du travail, l’administration doit s’assurer notamment que l’accord fixant le PSE a été valablement conclu (1°) et de la régularité de la procédure d’information et de consultation du comité (2°). Dès lors, l’administration ne peut accorder l’homologation demandée que si le comité a été mis à même d’émettre régulièrement un avis sur l’opération projetée et ses modalités d’application, ainsi que sur le projet de licenciement collectif et le PSE.

En conséquence, après avoir rappelé les termes du II de l’article 9 de l’ordonnance n°2017-1386 du 22 septembre 2017 prévoyant le calendrier de mise en place du Comité social et économique (CSE) et organisant, le cas échéant, la prorogation des mandats des membres du Comité d’entreprise, la Haute Cour administrative juge qu’ « il n’appartient pas à l’autorité administrative, lorsque le mandat des membres des institutions représentatives du personnel dans l’entreprise a été prorogé par la voie d’un accord collectif conclu en application des dispositions transitoires du 3° du II de l’article 9 de l’ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 citées au point précédent, d’apprécier si ce mandat a été valablement prorogé par cet accord, à moins que l’autorité judiciaire dûment saisie à cet effet ait jugé que tel n’était pas le cas » (CE, 19 juillet 2022, n°436401).

La décision de la Cour administrative d’appel de Douai était donc entachée d’une erreur de droit.

https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000046075761?init=true&page=1&query=436401&searchField=ALL&tab_selection=all

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

APLD « rebond » : le Ministère du travail publie un questions-réponses

À la suite de la publication au Journal officiel du 15 avril 2025, du décret du 14 avril 2025 précisant les modalités d’application du dispositif d’activité partielle de longue durée « rebond » (APLD-R), le Ministère du travail a mis en ligne un questions-réponses à destination des entreprises. Le questions-réponses est accessible

Lire la suite
Actualités en droit social

Santé / sécurité au travail : un allègement des obligations pour l’employeur et la médecine du travail

En application d’un décret publié au Journal officiel du 19 avril 2025, les travailleurs affectés à un poste « pouvant nécessiter une autorisation de conduite ou une habilitation électrique » sont écartés de la liste des salariés bénéficiant d’un droit à un suivi individuel renforcé par la médecine du travail. Pour rappel, ce suivi individuel renforcé

Lire la suite
Actualités en droit social

Action en discrimination, injonction de communiquer et RGPD

Par un arrêt du 9 avril 2025 (n°22-23.639), la Cour de cassation juge, pour la première fois à notre connaissance, que lorsque le juge est saisi d’une demande de communication forcée de pièces contenant des données à caractère personnel de tiers, celui ci doit procéder à un contrôle de proportionnalité

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités